HISTOIRE DE LA MIRANDIERE
Dans les années 1983-1984, alors que les soins palliatifs, en France, n’en sont qu’à leurs prémices, une équipe de soignants de la Clinique Drevon de Dijon (clinique à forte activité de cancérologie), indignée par les conditions de prise en charge des patients en fin de vie et, notamment, par le peu de considération de leur douleur et de la souffrance de leur famille, décide de réfléchir à cette problématique et de se former. Cette équipe est menée par Madame Annie LAUTISSIER et soutenue par le Docteur Jacques GIRARDIER, chirurgien dans le même établissement. Après avoir effectué un stage à l’Institut Gustave Roussy sur la prise en charge de la douleur, et en particulier sur l’utilisation de la morphine, un des soignants introduit et développe cette pratique à la clinique.
En 1985, un patient de 35 ans, Jean-Pierre PERE, est hospitalisé à la Clinique Drevon pour sa fin de vie. Contrairement à l’organisation des établissements de santé de cette époque, sa famille peut rester en permanence auprès de lui et l’accompagner au mieux, encouragée et soutenue par l’équipe soignante, créant ainsi une démarche palliative qui était encore très peu connue.
En septembre 1986, un don important de cette famille permet à un médecin et deux infirmières de se rendre au Canada à Montréal, au 2ème congrès de soins palliatifs et d’effectuer un stage dans deux unités de soins palliatifs. A leur retour, ils se donnent pour mission de développer les soins palliatifs et de diffuser très largement l’information aux médecins et aux soignants mais aussi au grand public, ce qui est fait par le biais de nombreuses réunions.
L’équipe se structure, s’étoffe et s’enrichit en 1987 d’une psychologue puis de bénévoles.
Parallèlement, une équipe du CHU de Dijon, dont le Docteur Jean-Louis BEAL, s’intéresse également à la démarche palliative et part se former aussi au Canada. Les deux équipes, de la Clinique Drevon et du CHU, se rencontrent et poursuivent ensemble leur réflexion.
Au début de l’année 1988, inspirés de leurs expériences canadiennes, ils décident de créer une unité de soins palliatifs (USP) : dotée de 15 lits, située dans un lieu neutre, indépendante de toute structure afin de ne dépendre de personne et d’être ouverte à tous, et placée au-dessus des clivages public/privé, son objectif principal doit être le développement des soins palliatifs dans la Région. L’unité doit, pour cela, avoir à la fois une activité de soins, une activité de formation et une activité de sensibilisation de la société aux soins palliatifs.
C’est grâce au Président de la Caisse Régionale d’Assurances Maladie de l’époque, Monsieur RICHOND que le projet prend forme et se concrétise. En décembre 1989, il crée une association, l’association Jean-Pierre PERE (inscrite au Journal Officiel de la République le 27 décembre 1988), qui aura pour mission de créer et de gérer l’unité de soins palliatifs.
Le maire de Quetigny et l’ensemble de son conseil municipal offrent le terrain pour le franc symbolique et se portent caution, avec le Conseil Général, pour le prêt pour la construction et l’équipement de l’Unité. La première pierre est posée officiellement le 9 juin 1992 et l’Unité accueille son premier patient le 1er juin 1993. L’USP est appelée La Mirandière en référence au petit ruisseau : la « Mirande » qui coule à la lisière du terrain.
En novembre 1993, 35 familles ayant eu un décès à La Mirandière parmi leurs proches, participent à l’arborisation du terrain autour de l’Unité en plantant chacune un arbre de son choix à l’endroit de son choix.
En avril 2005, face aux directives nationales de regrouper les petites structures, l’ARS décide le rattachement de la Mirandière au CHU, pour la gestion financière. L’USP devient un service du CHU de Dijon et un contrat administratif et financier est signé entre l’Association Jean-Pierre PERE et le CHU pour la poursuite de l’activité.
L’association change alors de statuts et de missions. Ses nouveaux objectifs sont de soutenir dans son action l’unité de soins palliatifs La Mirandière et d’améliorer le bien-être des patients atteints de pathologies évolutives de toute nature en phase terminale et de soutenir leur famille.
Dès sa naissance, l’USP pointait la nécessité de créer une équipe mobile de soins palliatifs afin d’aider au maintien des patients dans le lieu de vie de leur choix, que ce soit une institution ou le domicile. C’est en 2008 que l’Equipe Mobile de Soins Palliatifs (EMSP) est officiellement créée et structurée permettant d’accroître son champ d’action, interdisciplinaire et pluriprofessionnelle.